Podcast : Homosexualité innée, acquise. - page 3

Si on veut bien continuer à manipuler un mot tel que "idéologie", et certaines hétérotes au prénom pourtant très lesbien se plaisent à nous rappeler qu'il est galvaudé, alors je dirais qu'il peut encore s'appliquer un peu au genre de dégoût dont tu nous fais part empiriquement Michel, et auquel j'ai pour ma part aussi été confronté.

A mon avis ce dégoût qui résiste à l'acceptation de principe laisse à penser que l'idéologique peut passer par le corps ; ou alors, si ça ne peut pas, eh bien le dégoût, à défaut d'être théorique, n'est pas corporel (c'est moi bien sûr qui introduit ici l'idée de corps, parce que c'est ce que j'ai trouvé pour l'instant de plus adéquat pour rendre compte de ce dégout).

Je veux dire par là que oui, à mon avis il faut essayer de le voir comme idéologique, mais que par contre, on serait bien mal avisé d'en conclure une "fermeture d'esprit" : c'est méjuger bien haut, bien fort, de la capacité à mettre en cause l'ensemble et les fondement de ses préjugés.

Une idéologie du corps résistante à un autre ensemble de convictions est d’autant plus pensable qu’il y a du beau monde pour soutenir qu’une idéologie est par essence vouée à la non-cohérence. Mais, dans la mesure où ce que tu dis peut être considéré comme un développement de ce que je proposais dans ma question, peut-on encore considérer ce dégoût comme relevant d’une idéologie dans laquelle le sujet est, quand celui-ci, dans son discours, le délégitime ? Quand il n’a pas accès au discours qui nourrit ce dégoût ? Sans doute, cela pose le problème de ce qui fait le sujet, et de son étendue.

Sans trop de rapports avec ce qui précède : oui, cela laisse à penser que l’idéologique peut être différent de ce que l’on croit, mais je crois que cela laisse autant à penser que tout n’est pas idéologique, et qu’on pose déjà un postulat si on dit qu’il faut essayer de voir les choses ainsi – la question devenant alors « comment » plus que « est-ce que ». ^^