Contre le sida, le compte n'y est pas!
#1 21/09/2010 à 12:25
Contre le sida, le compte n'y est pas!


Lundi matin, le calme relatif qui règne devant l'Assemblée Nationale a été brisé par l'arrivée de 200 militants de la lutte contre le sida. En quelques minutes, ils ont tenté de s'introduire dans l'enceinte de l'Assemblée Nationale à l'aide d'un échafaudage et d'échelles. Seuls 2 d'entre eux on réussi à franchir les grilles du bâtiment avant l'intervention rapide de la police.

Pendant ce temps, un ballon en forme de gélule géante de 3m sur 10m marquée d'un "stop sida" survolait l'action. Les autres manifestants ont déployé une banderole "Contre le sida, le compte n'y est pas!" accompagnée de nombreuses pancartes avec plusieurs slogans pour critiquer le manque d'investissement de la politique actuelle face au sida.

Pendant près de 2h, plusieurs slogans ont résonné devant les grilles, tels que "Sida : le compte n'y est pas", "La France compte ses sous, le Sud compte ses morts", "30 millions de morts, combien de morts encore?", "Sida : les séropos veulent vivre" parmi d'autres. Un message d'autant plus fort que ce n'est pas une seule association qui a participé, mais un collectif. Etaient représentées Act Up-Paris, AIDES, Sidaction, Solidarité Sida, Coalition+ et les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence.




"Contre le sida, le compte n'y est pas!"

Cette action médiatique ou "stunt" a eu lieu à l'occasion de l'ouverture du sommet de l'ONU pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement à New-York. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, avertissait déjà de la baisse de l'aide aux pays pauvres cette année. Alors qu'on estime que, sur les 3 ans à venir, 20 milliards de dollards sont nécessaires pour parvenir aux objectifs mondiaux, on atteint aujourd'hui tout juste 12 milliards de dollards, ce pourquoi les associations de lutte contre le sida réclament un doublement de la contribution de la France à 1,8 milliards d'euros (soit 600 millions d'euros par an).

A l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida (1er décembre) l'année dernière, les associations critiquaient déjà le retard considérable pris par les pays et le non respect de leurs engagements : l'accès universel aux traitement devait être atteindre en 2010. Seuls 40% des personnes nécessitant un traitement contre le VIH/sida y ont aujourd'hui accès.

Dans un tel contexte, le seul maintien du niveau de contribution des pays riches au Fonds mondial ne peut être satisfaisant. La baisse du montant global serait simplement inacceptable. L'un des risques les plus importants de la diminution des traitements est, en dehors du fait de laisser des personnes malades sans avoir la capacité de se soigner, l'interruption de traitements en cours. Si un médicament anti-rétroviral est supprimé à une personne séropositive, il y a de forts risques pour que le vih développe des résistances à cette/ces molécules. C'est ainsi que peuvent se former des "souches multirésistantes" très difficiles à contrôler.




"Un monde sans sida, c'est possible!"

Aujourd'hui, la plupart des recherches le prouve : on a la capacité d'arrêter l'épidémie de sida d'ici 30 à 50 ans. Problème majeur, c'est qu'une volonté politique forte et affirmée est nécessaire, ce qui est loin d'être le cas. En terme d'argent, il s'agirait même d'une économie sur le long terme. Ce qu'on ne dépense pas en prévention pour limiter le nombre de transmissions du VIH est perdu ensuite en prise en charge des traitements, des hospitalisations, des orphelins du sida, ... Et plus on attend, plus ces prises en charge seront élevées.


A voir :

Vidéo du stunt du lundi 20/09/10 à l'Assemblée Nationale.


Stunt du 20/09/2010 à Paris: sida, le compte n'y est pas !
envoyé par AIDES-association. - L'actualité du moment en vidéo.


A lire :

AIDES - A l'Assemblée Nationale, la pilule passe mal

AIDES - Contre le sida, le compte n'y est pas!

Le Post - Des militants contre le sida tentent d'envahir l'Assemblée Nationale!

L'Express - Manifestants devant l'Assemblée à propos des crédits sur le sida

Seronet - "Trop de vies sont en jeu!"

Seronet - France le compte n'y est pas
Les feuillets d'atmosphère : De la neige pour la semaine prochaine?

Actu météo, prévisions, explications et tuto pour en voir un peu plus qu'au-dessus de sa tête.
#2 21/09/2010 à 14:38
Moi ça fait longtemps que je me pose une question. Ca m'intrigue. Peut qu'un ganymien pourra m'éclairer.

Voilà ça fait des années que des thérapies sont sortis, pour lutter contre le virus. UN traitement qui coûte très cher.

Au début, je veux bien, les labos avaient besoin de tunes pour se payer des recherchent. Mais depuis, commment se fait-il, qu'ils ont encore besoin d'argent. Avec tous ce qui a été donné, plus le chiffre d'affaire engendré par les traitements, ils devraient toujours pouvoir s'auto suffir, non?


A moins que les dons ne sont pas destiné, aux labos de recherchent....Mais pour aider les paures...
Dernière mise à jour le 21/09/2010 à 14:42 par tux.
Il faut mieux vivre un jour comme un lion que 100 ans comme un mouton!
#3 22/09/2010 à 20:32
Je suis pas très sur d'avoir compris ce dont tu veux parler, mais je vais essayer °°.

L'argent investi pour la lutte contre le sida peut être utilisé de différentes manières, notamment la recherche de nouveaux traitements, l'amélioration des traitements, la recherche d'un vaccin, mais aussi l'aide aux malades et les actions de prévention du sida.

Au niveau des traitements, des progrès immenses ont été fait depuis le début de l'épidémie il y a 30 ans (on a aujourd'hui je crois 29 molécules différentes). Au début, on annonçait à un séropositif qu'il ne lui restait que quelques années à vivre. Très vite, cette période s'est allongée à 10 ans, puis 20, 40... Ce qui a posé problème, parce que les pays ont pas forcément eu le temps de s'adapter et de permettre aux séropositifs de monter des projets de vie.
Et un traitement anti-rétroviral (ARV) coûte cher. De mémoire, c'est 1800€ par mois en France.


Si ces traitements sont aussi chers, c'est bien parce que les labos se font des bénéfices monstres sur ces médicaments. Et les bénéfices que se fait l'industrie pharmaceutique sur ça sont clairement pointés du doigt par toutes les associations de lutte contre le sida. Et même s'il y a toujours une petite partie consacrée à la recherche contre le sida, la majorité va dans leurs poches... Les traitements ARV sont rentables et précieux, avec une multitude de brevets déposés, donc chers.

Une partie de l'argent récolté pour la lutte contre le sida va à l'aide aux malades, entre autre par l'achat de ces médicaments que les pays trop pauvres n'ont pas les moyens de se les procurer. Une partie de cet argent finit donc chez les labos... De nombreuses assos militent contre les prix parfois monstrueux des traitements les rendant impossibles d'accès. Mais c'est loin d'être simple...
Par exemple, il faut savoir qu'actuellement l'Europe est en train de négocier avec l'Inde, "la pharmacie du monde", pour renforcer la protection de la propriété intellectuelle, qui pourrait avoir des conséquences dramatiques sur l'accès aux traitements dans le monde entier. (d'après le n°53 juillet/août de "transversal", p10 - à lire pour plus de détails)

Bref, l'accès aux traitements dépend grandement d'enjeux politiques et économiques. Un des objectifs fondamental d'un labo privé, c'est surtout de faire du bénéfice.
Dernière mise à jour le 22/09/2010 à 20:37 par Peaksoul.
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#4 23/09/2010 à 12:29
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Posté à l'origine par: Peaksoul



L'argent investi pour la lutte contre le sida peut être utilisé de différentes manières, notamment la recherche de nouveaux traitements, l'amélioration des traitements, la recherche d'un vaccin, mais aussi l'aide aux malades et les actions de prévention du sida.



Si ces traitements sont aussi chers, c'est bien parce que les labos se font des bénéfices monstres sur ces médicaments. Et les bénéfices que se fait l'industrie pharmaceutique sur ça sont clairement pointés du doigt par toutes les associations de lutte contre le sida. Et même s'il y a toujours une petite partie consacrée à la recherche contre le sida, la majorité va dans leurs poches... Les traitements ARV sont rentables et précieux, avec une multitude de brevets déposés, donc chers.




Voilà c'est cette partie qui me choque. Ces connards de groupes pharmaceutiques se font des bénéfices monstrueux sur le dos des séropositifs. Pourquoi donc, c'est pas les groupes qui investissent en puisant dans leurs caisses, plus tot que dans les caisses des donateurs.


Parce que si je donne, et que j'apprends que sa va, dans leurs poches, ça me foutrait en rogne. Par contre, si c'est pour sauver des vies dans les pays du tiers monde. Alors oui, là je suis pour.

Est ce que tu vois, la ou je veux en venir? C'est dur a expliquer wink
Dernière mise à jour le 23/09/2010 à 12:31 par tux.
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#5 23/09/2010 à 21:02
Je vois tout à fait ce que tu veux dire, mais c'est là le grand souci, c'est que les 2 vont ensemble pour l'instant!!
Les associations se battent sans arrêt pour permettre aux pays pauvres d'avoir accès à des médicaments moins chers. C'est le cas pour certains, mais pour d'autres, il y a toujours des personnes à qui on demande des centaines d'euros pour un traitement alors qu'ils en gagnent tout juste cinquante par mois... Certaines asso locales se mettent même dans l'illégalité en faisant du trafic de médicaments moins chers dans les pays voisins. (J'essaye depuis longtemps de retrouver ce reportage que j'avais vu l'année dernière, sans succès...)

Je viens de trouver une petite vidéo qui montre bien la place très importante de l'économie et de la politique dans le marché des ARV (il y a maintenant quelques années, mais le problème est toujours présent.)
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#6 24/09/2010 à 18:16
Les laboratoires pharmaceutiques ne font pas que produire, la recherche à un cout, il faut bien la financer (et pas que celle contre le sida).

Qui cela choque t il que les trithérapies (très chères, pour les pays "riches") aident au financement de la recherche contre par exemple le paludisme (pour les pays "pauvres)?
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