White Wolf
Posté le 9 Juin 2015 par White Wolf
Les grandes vacances…Longues…Très longues…Je voyais le temps passer, car j’avais du mal à trouver tous les jours quelque chose de nouveau à faire. Pour voir mes amis, c’était souvent compliqué car quand je voulais en voir un, il était parti en vacances tandis que l’autre avait d’autres projets…

Au moins, j’arrivais à voir de temps en temps mes deux chers petits amis que je ne quittais jamais. Même si j’avais bien sûr d’autres relations provenant des cours de théâtre, de tennis et même de catéchisme, il n’y avait rien de mieux que les sorties Lucien/Raphaël.

Et cette fois-ci, j’ai pris moi-même l’initiative de proposer aux autres quelque chose. Je ne prends que très rarement les initiatives : Le relatif perfectionniste que j’étais partait du principe que si j’étais invité à participer à quelque chose, c’était car on désirait ma compagnie, et que si l’on ne m’invitait à rien, cela voulait dire qu’on pouvait se passer de ma présence. Ainsi, je pouvais éviter de paraitre trop lourdingue ou forcer des gens à me voir alors qu’ils n’en ont peut-être pas spécialement envie…Selon mes proches, c’est bien à cause de ça que je « m’empêche de vivre »…arf…

Quoi qu’il en soit, j’avais prévu depuis un certain temps de visiter un zoo qui se trouvait à Paris et dont j’avais entendu beaucoup de bonnes choses. Lez zoo, parc, ménageries, sont les rares endroits au monde où je pouvais être heureux. Je pouvais laisser tous mes tracas derrière moi, mes soucis, mes inquiétudes, pour ainsi observer la marche amusante de pingouins ou lente d’éléphants, admirer les oiseaux exotiques de mille et une couleur, compatir sous le soleil écrasant au destin des lions et lionnes durant leur sommeil de midi, rester admiratif devant de magnifiques petits pandas roux qui me faisaient fondre, et parfois découvrir des espèces incroyablement étrange dont je n’aurais jamais soupçonné l’existence.

J’avais proposé tout d’abord à Lucien de venir, bien évidemment. Rapidement, il m’a répondu par sms « non merci, les prisons ne m’intéressent pas ». Ce message me fit pousser un long soupir. Il avait ce moyen de rester à la fois subtil et pourtant choisir les mots et la façon de le dire qui énerve tellement…Enfin bon, si ce petit Pocahontas végétarien ne désirait pas allez au zoo, c’était son problème. Tant que Raphaël était de la partie, j’étais content.

Et il a pu venir, en compagnie de son neveu (qui avait d’ailleurs le même âge que lui) pour que l’on puisse passer tous les trois un après-midi entier dans ce grand zoo.

Qu’est-ce que je pouvais demander de plus ? J’étais dans l’un des endroits que j’adorais le plus au monde, avec l’une des personnes que j’adorais le plus au monde. Nous marchions sous la chaleur de l’été, regardant les pitreries des loutres, les vautours déployer leurs ailes pour les faire chauffer à la lumière du soleil, rechercher les discrets serpents dans leur vivarium…Des îlots à thèmes où nous avons pu voyager dans les environnements montagneux, la savane, les forêts tempérés, et entrer dans une grande serre où des magnifiques oiseaux de toute taille volaient en liberté, certains plus dociles ou méfiants que d’autre. Je m’amusais à amener Raphaël vers les araignées sans qu’il ne s’en doute, car je m’amusais légèrement de son arachnophobie et ses réactions (ne me regardez pas comme ça, vous avez TOUS profité un jour de la phobie de quelqu’un) ou encore à discuter avec lui sur l’apparence étrange des chauves-souris

Mais mon meilleur souvenir, et je pense que personne ne seras surpris, c’était de voir l’enclos des loups.

Ces créatures possédaient mon admiration. Je les adorais. Je ne sais pas pourquoi je les adorais, mais c’était un fait. Des animaux dignes, magnifiques, organisés, intelligent…Raphaël savait clairement que les loups étaient pour moi mes animaux préféré et me laissa rester pendant un bon bout de temps devant l’enclot, à lui sortir toute ma science.

-Celui-là est un oméga. Il a la queue entre les jambes, c’est un signe de soumission. L’oméga a un rôle très important : pour éviter les tensions, bagarres et blessures, il fait son pitre, il se fait remarquer. Les loups sont agressifs envers lui car une fois qu’ils ont défoulés leurs tensions sur lui, l’envie de s’entretuer se calme largement. C’est le membre de la meute similaire au souffre-douleur. On pense que c’est de la cruauté, alors que ce n’est qu’un rôle social comme un autre : Sans lui les loups se battraient pour la nourriture où iraient trop loin lors des jeux, blessants les chasseurs qui seraient incapable de chasser, les bêtas de faire régner l’ordre de l’alpha…Il est aussi important que tous les autres dans la meute. Et puis si il renie son rang social, il peut toujours devenir un loup solitaire, donc il possède une échappatoire si il n’est pas heureux.

Raphaël se tourna vers moi :

-Je dois avouer, c’est impressionnant tout ce que tu connais sur le sujet.

-Oh, ce n’est pas grand-chose, lui répondis-je en déviant le regard, toujours gêné quand on me fait des compliments. Je connais juste la base.

-La base reste quand-même pas mal. Où tu as appris tout ça ?

Je sortais de mon sac un livre en le lui tendant.

-Ça. Ça parle du loup sur tous les points de vue : morphologique, socialement, son mode de vie, ses liens aux légendes…Alors que c’est un monstre en Europe, les loups sont ceux qui accompagnent les âmes des défunt dans le grand fleuve dans les légendes amérindiennes…enfin je crois, il faudrait que je revérifie.

Alors que je feuilletais ma bible des loups, Raphaël ne cacha pas son amusement.

-J’ai jamais vu quelqu’un aussi passionné. On a l’impression que tu n’aimes que ça.

-J’aime beaucoup d’autres choses ?

-Comme quoi ?

J’aurais bien aimé lui répondre « comme toi », mais dis comme ça, ça semblait bizarre. Il l’aurait trouvé bizarre du moins, car j’ai tendance à me montrer très affectif envers ceux que je tiens en estime.

-Comme le jazz. Mon père m’a forgé toute ma culture sur ce domaine.

-C’est vrai, j’avais oublié ça…Bon, on y va ?

Je hochais de la tête pour acquiescer, tandis que l’on marchait vers la sortie du zoo. Nous nous baladâmes un petit peu, avant de rejoindre le métro, où nous devions partir chacun dans deux sens différents. Nous fîmes nos adieux rapidement, avec autant de simplicité que toute les autres dernières fois. Rien de différent que d’habitude.

Mais pourtant…pourtant, au moment pile où je ne l’ai plus vu depuis la fenêtre du métro qui partit, je me suis sentis vide. J’ai ressentis un puissant, infini vide en moi qui me mettait vraiment mal à l’aise. A peine était-t’il partit de mon champ de vison qu’il me manquait déjà.

Durant tout le trajet, qui dura une demi-heure, j’avais l’envie profonde de me ruer sur l’ordinateur et lui parler. Et c’est ce que je fis, d’ailleurs. Dès que j’ai ouvert la porte, j’ai foncé sur mon ordi, j’ai allumé skype et j’ai attendu qu’il se connecte. Je me sentais toujours aussi mal, durant tout ce moment où il n’était pas encore connecté. J’avais une grande peur qu’il ne vienne pas. Finalement, il est venu et tout mon poids retomba. Nous discutâmes comme d’habitude, pour nous quitter tard le soir…

Mais ce sentiment de solitude, que je n’avais jamais autant ressentis avant, revint à ce moment-là, bien quand une moindre mesure.
C’est justement à ce moment que je me suis posé la question…La question de si il était plus pour moi que ce que je pensais.
Commentaires
fliss123 a écrit le 11 Juin 2015
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très très bien, s est un scénario ou une histoire?
fliss123
White Wolf a écrit le 11 Juin 2015
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plutôt une autobiographie :p ...

J'essaye de rester le plus fidèle à mes souvenirs, mais je dois de temps en temps combler des vides avec certaines choses inventés et modifier certains détails pour rendre le récit plus intéressant et accrocheur sourire
White Wolf