Clexa
Posté le 14 Décembre 2016 par Clexa
Je regarde par la fenêtre, le soleil a déjà entamé sa descente, le ciel se montre sous différentes couleurs. Il est presque dix-sept heure, si je veux arriver à l'heure il faut que je parte maintenant. Je prends mon sac à dos, mon appareil photo et quelques petites choses et me voilà prête à partir. J'ouvre la porte et la referme en criant un "A plus !". Je démarre mon scooter et me voilà partie. Je fonce tout en essayant de m'imaginer comment ça va se passer. Depuis quelques jours j'attendais un moment pareil et là, je vais enfin pouvoir réaliser un de mes nombreux rêves.

Enfin ! Je suis arrivée ! Le trajet n'était pas long et pourtant le soleil est déjà derrière les collines. Tant pis ! Je ne l'aurai pas et je n'ai pas le temps de continuer à pied pour aller le chercher. De toute façon, ils vont bientôt arriver et il faut que j'y sois avant eux sinon ils m'entendront arriver. Je traverse un champs et pénètre la forêt. Le sol est tapissé de feuilles, c'est beau mais chaque pas que je fais se fait entendre. Je n'ai plus qu'à laisser tomber la discrétion. J'avance, je ne sais pas quel serait le meilleur endroit où me poser mais je vais bien trouver. Les feuilles craquent sous mes pieds, je me dis qu'il vaudrait mieux s'arrêter le plus vite possible. Ici, je pense que ça devrait aller, de toute façon je n'ai plus beaucoup de temps. Il n'y a pas trop de feuilles par terre, un arbre assez gros pour me cacher et un champs de vision assez large. Je pose mon sac, sors mon appareil photo. Je n'ose pas sortir mes écouteurs, je pourrai rester à l'affût comme ça. Il ne me reste plus qu'à attendre pendant une durée qui m'est inconnue. La dernière fois que je les avais vu, il était à peu près cette heure-là.

J'attends déjà depuis plusieurs minutes, sans aucun bruit à part celui de la forêt et, au loin, quelques bruits de moteurs. Je n'ose pas bouger, de peur de faire du bruit. Dix minutes. Quinze minutes. Vingt minutes. Le temps passe et tout ce que je peux faire c'est attendre, prendre des photos des arbres qui ressortent joliment dans les couleurs persistantes du coucher de soleil, jeter un coup d’œil derrière mon arbre pour voir si il y a quelque chose.
Trente minutes. J'entends quelque chose. Depuis mon arrivée, j'entendais des bruits qui me faisaient croire que c'était eux mais ce n'était que les oiseaux dans les arbres et les lézards sous les feuilles. Mais là, le bruit est différent. Il est moins monotone. Quelques bruits, plus rien, quelques bruits à nouveau. Je ne suis pas experte mais je pense deviner qu'il y en a deux. Mon cœur commence à battre plus rapidement et plus fort, tellement fort que je me demande si ils ne vont pas l'entendre parce que moi, je n'entends presque plus que lui.

Les minutes semblent encore plus interminables, je n'arrête pas de passer ma tête derrière l'arbre pour essayer de voir quelque chose. Je ne peux toujours pas bouger, et surtout pas maintenant. J'aurai dû me mettre dans une autre position. Je me penche à droite de l'arbre pour voir derrière. Là ! Mon cœur accélère encore. Derrière quelques branchages, une tête. Je crois qu'il me regarde. Je ramène ma tête derrière l'arbre. J'attends, les yeux mi-clos, espérant qu'il ne m'ait pas vu. J'attends un bruit me signalant qu'il a prit la fuite. Rien. Je regarde à nouveau derrière l'arbre, plus rien. Je commence à paniquer en me disant qu'il a prit la fuite sans que je l'entende. Et puis un bruit, vers la gauche. Lentement, silencieusement, je découvre ma tête de ma modeste cachette. Je devine mes yeux qui s'agrandissent de joie, tout comme ma bouche. Depuis le temps que j'attendais ce moment, j'y suis enfin. Le chevreuil est là, à quelques mètres de moi, quinze peut-être, ou vingt, mais le terrain étant en pente, il est plus haut que moi. Il descend tranquillement, ne se doutant pas de ma présence, reniflant à droite à gauche, mangeant quelques brins d'herbe. J'enlève le cache de mon appareil photo, je l'allume. Je prends une première photo. L'être sauvage est à environ dix mètres de moi. Je n'ai jamais été aussi proche d'un chevreuil à l'état sauvage. Je prends une deuxième photo, et une troisième. Mes jambes tremblent tellement que l'on croirait qu'elle dansent. Et puis en même temps le chevreuil tourne sa tête vers moi. Je m'immobilise du mieux que je peux mais mes jambes ne cessent de trembler tellement je suis excitée. Je ne suis qu'une jeune humaine qui veut observer un animal qui pourrait me tuer d'un coup de sabot. Mais ce n'est pas ce que voit cet animal. Il voit sûrement un chasseur. Alors il fait demi-tour et fait quelques pas assez pressés. Il tourne sa tête vers moi pour voir si je le suis ou si je reste à ma place. Mais moi, dans la panique, je tente ma dernière chance pour le faire rester et alors qu'il s'apprête à s'élancer je dit dans un élan de désespoir, d'une voix assez haute mais sans crier : « Non attends ! ». Il s'enfuit.


Morale de l'histoire : ce n'est pas parce que, à la télévision, dans les films et dans les dessins-animés, les gens parlent aux animaux et que ceux-ci les écoutent, que dans la vrai vie c'est comme ça et que quand un animal a peur, la meilleure solution n'est pas de lui parler à voix haute, ou de lui parler tout court.
Commentaires
Tombyul a écrit le 25 Décembre 2016
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Très sympa comme histoire, avec un peu plus de dynamisme ce serait juste PAR-FAIT! sourire
Tombyul
Dibox33 a écrit le 15 Décembre 2016
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Très belle histoire très bien écrite j'ai adorer.
Dibox33
Steve64 a écrit le 14 Décembre 2016
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Jolie histoire wink J'avoue, je ne m'attendais pas à ça ^^ C'est une histoire vraie ou inventée ?
Steve64
Clexa a écrit le 19 Avril 2017
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Oups je n'avais pas vu ton commentaire ^^ C'est une vraie histoire qui m'est vraiment arrivée ^^'
Clexa